Comment la fabrication de bijoux m’a sauvé ?

Si quelqu'un m'avait dit, plus jeune, que vous créeriez des bijoux et lanceriez votre propre entreprise, j'aurais ri. Mon rêve était d'avoir ma propre ligne de vêtements et de décorer les nombreuses fenêtres contre lesquelles j'avais le visage appuyé sur la Cinquième Avenue alors que je me rendais au travail de nuit.  Cependant, les pierres précieuses scintillantes des bijoux avaient un autre objectif en tête pour moi.

En 2005, alors qu'il étudiait à l'école de design de mode et de merchandising, un camarade a fait une démonstration sur la fabrication de bijoux.  Une fois que j’ai vu comment fabriquer une paire de boucles d’oreilles, j’ai été captivée par la conception de bijoux. Ma curiosité sur la façon dont les choses sont structurées et bougent devait être explorée.  Je me demande toujours « comment cela a-t-il été fait ? »

J'ai commencé à expérimenter et à créer des boucles d'oreilles, des bagues et des bracelets pour ma famille et mes amis. La première fois que j’ai créé quelque chose et que quelqu’un d’autre l’a porté, c’était un sentiment tellement stimulant ; en plus, j'ai fait du profit.

Tout ce temps supplémentaire pendant la quarantaine m'a fait regarder toutes les perles, cordons, verres et fils que j'avais dans ma salle de bricolage.  Ils m’appelaient pour créer.  J'ai même changé l'apparence de ma table de bricolage simplement parce que je savais que je devais commencer quelque chose de nouveau.  Pendant toute l’incertitude des différents événements qui se sont produits, les bijoux ont été ma source de réconfort.  Le réconfort de savoir que j’ai la capacité de créer m’a réconforté.  C’est la seule chose sur laquelle je sentais que j’avais le contrôle. 

Cette fois, le rallye m'a poussé non seulement à comprendre ce qui était important en termes de  la santé, la famille et les amis, mais aussi ce qui m'a fait sourire en travaillant.  Créer des bijoux était la seule chose qui me donnait envie de sortir du lit.  C'était tout ce à quoi je pouvais penser.  Toutes mes fournitures et outils attendaient que je les utilise pour créer. Cela a généré une étincelle en moi.  Je dois concevoir parce qu’il y a tellement de choses à créer.

En voyant tous mes projets inachevés que j'avais commencés, j'avais l'impression de faire une virée shopping, mais je n'avais jamais sorti d'objets des sacs.  Je devais finir ces pièces.  Ce n'était plus un désir mais un besoin.  La passion est définie comme une « émotion forte et à peine contrôlable » (Oxford Languages, 2020).  Les bijoux, l'une de mes passions, avaient besoin de mon feu pour s'allumer et de l'espace pour couver.

Créer des bijoux m'a aussi appris la patience.

Récemment, j'ai créé une paire de des boucles d'oreilles qui m'obligeaient à marteler des fils puis à percer un trou dans le côté aplati.  Cinq fois, j'ai martelé et percé des trous. Seulement pour découvrir que le trou que j'ai percé était plus grand que le fil lui-même (un peu comme lorsqu'un trou est déchiré sur du papier à feuilles mobiles), pouah. Je me sentais tellement frustré et je voulais abandonner la pièce. J'ai fait une pause, je suis parti et je suis revenu. Je ne voulais pas le laisser dans la pile des projets inachevés.  J'ai travaillé dessus et j'ai continué à marteler du fil et à percer des trous jusqu'à ce que je le centre.

Depuis cette expérience, j’ai réappris qu’il faut peut-être plusieurs essais pour réussir quelque chose.  Continuez simplement à vous y tenir et vous y arriverez enfin.  Je suis reconnaissante d'avoir non seulement la capacité de créer des bijoux, mais cela m'a aidé à garder les pieds sur terre. J'ai l'opportunité d'accessoiriser en ajoutant un peu de saveur à une tenue et en faisant en sorte que quelqu'un se sente spécial.